Ce qu'il fait
Un dessalinisateur « low-tech » en terre cuite, plus abordable par son coût et son matériau de fabrication, pour rendre l’eau de mer potable par distillation. Pensé pour l’autonomie locale, il soutient l’artisanat, l’emploi et lutte contre le stress hydrique.
Votre source d'inspiration
Sensible aux enjeux environnementaux, aggravée par le changement climatique et la mauvaise gestion des ressources, j’ai proposé une solution simple, locale et durable. En observant les tensions de l’eau en Martinique, mon île d’origine : un territoire insulaire entouré d’eau de mer touché par le stress hydrique, j’ai alors imaginé un dessalinisateur, accessible à tous, qui valorise les savoir-faire artisanaux et favorise l’autonomie des populations. Ce projet est né d’une volonté de rompre avec les modèles d’aide dépendants et centralisés. Véritable preuve de résilience, il représente un outil d’empowerment pour les populations vulnérables.
Comment ça marche
Le principe du « low-tech » consiste à créer des systèmes simples et facilement réparables pour répondre à des besoins primaires tels que l’eau ou l’alimentation. Pour ce faire, on emploie des matériaux peu coûteux (souvent de récupération) et facilement sourçables. J’ai designé un ustensile composé de deux récipients et d’un couvercle conique. Le dessalinisateur fonctionne par distillation qui sépare les liquides en les chauffant puis en refroidissant la vapeur. On verse de l’eau de mer dans un récipient central. Chauffée par une source locale (feu, gaz, plaque électrique, etc.), l’eau s’évapore, comme dans une casserole, en laissant derrière elle le résidu de sel, les impuretés et les micro-organismes. La vapeur monte, puis se condense sur le couvercle conique. Sa forme particulière permet à l’eau distillée de s’écouler dans un second récipient séparé du premier. Le dispositif est conçu en céramique réfractaire, peu coûteuse et résistante à la chaleur.
Processus de conception
Lors d'une immersion dans une ONG d’aide aux réfugiés, j’ai constaté une forte dépendance des bénéficiaires, révélant les limites d’un système sans autonomie. En croisant plusieurs études, l’eau est apparue comme une ressource primordiale, conditionnant l’agriculture, l’hygiène et la santé. J’ai orienté mes recherches vers des solutions accessibles. Les approches low-tech, déjà éprouvées en mission humanitaire, se sont rapidement imposées. J’ai exploré plusieurs dispositifs de traitement de l’eau existants, en les adaptant à une approche plus simple, accessible et locale. Mon attention s’est portée sur des ustensiles en terre cuite, car ce savoir-faire est accessible à de nombreuses cultures. Après des phases de croquis et de modélisations 3D, j’ai réalisé un premier prototype à la main et au tour chez un potier, non-fonctionnel par manque d’expérience et de technique. J’ai ensuite retravaillé les proportions, produit deux modèles 3D (5L et 1L) et confectionné des maquettes en carton. Avec un bureau de R&D, j’ai validé une étude de faisabilité et fabriqué un prototype en céramique (5L). Enfin, un dernier prototype de 1L a été conçu avec une artisane céramiste, via un moulage semi-industriel, en vue d’un modèle plus reproductible. J'ai effectué des tests qui ont été concluants.
En quoi est-il différent ?
Cette solution se distingue par son approche économique, écologique et sociale. Contrairement aux systèmes industriels complexes et onéreux, ce dessalinisateur peut être produit localement, à la main, à partir de matériaux simples, peu coûteux et facilement disponibles. Le choix de la céramique réfractaire permet une fabrication artisanale, sans recours à l’électricité ni à des infrastructures lourdes. Robuste, accessible et compréhensible par tous, il a été conçu pour répondre aux besoins des zones les plus exposées au stress hydrique. Plus qu’un simple ustensile destiné à purifier l’eau, il constitue un levier de développement territorial en soutenant l’artisanat potier, en créant des emplois et en favorisant les circuits courts. Il propose une réponse concrète, autonome et durable à un besoin fondamental : produire de l’eau potable à petite échelle, directement au sein des foyers, avec des moyens à la portée de chacun.
Plans pour l'avenir
Les prochaines étapes visent à structurer et à accélérer le développement du projet. Je cherche un associé pour m’accompagner sur les volets technique, stratégique et commercial. En parallèle, je poursuis la R&D pour optimiser le prototype. J’ai déjà une promesse de développement commercial sur le marché indien, fortement touché par les problèmes d'eau, sous réserve d’une preuve de concept sur un marché test. Mon ambition à long terme est de devenir un acteur reconnu dans l’accès à l’eau potable, et de collaborer avec des ONG internationales, des institutions et des programmes humanitaires dans le monde entier.
Récompenses
World Wide Water a remporté le concours de start-up French Tech Tremplin Martinique, ainsi qu’une subvention dédiée au développement de solutions durables. Au total, plus de 100 000 € ont été investis dans le projet pour soutenir la recherche et le développement.
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